Théâtre Nomade de Casablanca, Maroc
Performance / concept: Sandie Brischler
Le multicorde est un agrès peu connu, qui a Ă©tĂ© repris et dĂ©veloppĂ© par la compagnie du théâtre Nomade Ă Casablanca, dans une structure d’une dimension unique et particulièrement impressionnante.
Issue d’une collaboration avec le Théâtre Nomade, l’artiste Sandie Brischler a proposĂ© d’exploiter ce multicorde, cet agrès peu commun prĂ©sent dans le chapiteau, pour y poursuivre des recherches de crĂ©ation personnelle et transversales, entre danse, aĂ©rien, vidĂ©o et expĂ©riences sonores. Outre la qualitĂ© multidimensionnelle et particulièrement esthĂ©tique de cet agrès, l’artiste propose d’en rĂ©vĂ©ler Ă©galement un sens inhĂ©rent, intĂ©rieur, vivant, en rapport avec le corps et toute la symbolique du lien et de la corde.
Ce projet a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en collaboration avec l’artiste Abdellah M.Hassak, pour une crĂ©ation sonore originale.
« MultiCorps » est une performance avec l’agrès du multicorde, qui se prĂ©sente par une centaine de cordes blanches suspendues sur une barre en hauteur. Cette recherche performative s’inscrit dans la continuitĂ© de mes recherches entre corps et plasticitĂ©, espace et Ă©criture. En explorant plusieurs niveaux et dimensions, cette crĂ©ation vise Ă mettre en rapport le corps et la danse aĂ©rienne avec l’espace audio-visuel (espace sonore et projections vidĂ©o) et textuel (mots, Ă©criture).
« Dans ce projet, je souhaite continuer Ă explorer la dimension transversale de la crĂ©ation, notamment en y intĂ©grant des textes inspirĂ©s du processus de crĂ©ation. Cette performance propose un voyage poĂ©tique en plusieurs tableaux, oĂą le corps est transportĂ© dans diffĂ©rents Ă©tats entre le sol, la gravitĂ© et les cordes, en suspension aĂ©rienne et en interaction avec d’autre Ă©lĂ©ments scĂ©niques.Â
Un corps explore l’univers du lien, et Ă©volue parmi une multitude de cordes lisses suspendues, blanches et verticales. L’entremĂŞlement et l’histoire commune du corps et des cordes dans leur verticalitĂ©, entre gravitĂ© et apesanteur, gĂ©nère un ensemble d’images visuelles qui nous livre plusieurs messages, trame d’une histoire mĂ©taphorique : Sensuelles, enveloppantes et multiples, les cordes font « corps » avec le corps, elles l’enchaĂ®nent ou le libèrent… Elles renvoient Ă l’attachement, aux liens qui nous dĂ©finissent, mais aussi au lâcher prise et Ă une libertĂ© fluide dans laquelle on se perd ou on se rattache…
C’est un corps-Ă -corps face Ă l’infini, face Ă la transcendance des lignes pures et silencieuses qui le traversent, qui le plongent vers le sol ou qui l’élancent vers le ciel, comme un espoir qui devient le mouvement secret d’une dynamique vitale parcourue par ce corps qui s’y dĂ©bat, s’y attache, s’y confond ou s’y retrouve… et y renaĂ®t finalement, parmi les cordes, comme autant de corps. Cette recherche parle aussi de la tension sous-jacente entre le corps-cordes, avec le son et les mots. Entre suspension, apesanteur et gravitĂ©, comment le corps se dit, s’Ă©crit, et s’inscrit dans un univers sonore en tension, pour devenir espace de rĂ©sonance, Ă©lĂ©ment transmetteur entre diffĂ©rents Ă©lĂ©ments qui lui font Ă©cho. »
(Sandie Brischler)
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TEASER VIDEO (3 min.)
CrĂ©dits photo © Youssef Aboudrar Photography, Casablanca 2018Â
Sortie de résidence et restitution, chapiteau du théâtre Nomade de Casablanca / (Fabrique culturelle des Anciens Abattoirs)